Classic Days : La Renault Alpine A442 sera présente
RENAULT CLASSIC FAIT HONNEUR À DEREK BELL ET NOUS AMÈNE SA RENAULT ALPINE A442 !
Derek Bell fait partie des légendes des 24 Heures du Mans avec 5 victoires dans la Sarthe, dont 4 fois avec Porsche. On associe donc logiquement le pilote britannique à la marque de Stuttgart. Pourtant, juste avant les succès avec Porsche, Derek Bell a participé à la classique Mancelle à deux reprises avec Renault Alpine, en 1977 et 1978 ! Et si ces deux années furent marquées par des abandons, il aura été l’un des architectes de la victoire de l’écurie française en 1978 avec la fameuse « A442 » jaune.
A l’occasion de cette nouvelle édition des Classic Days, nous aurons l’honneur, grâce à Renault Classic, d’avoir cette voiture avec nous tout le week-end !
LES DÉBUTS DE LA RENAULT ALPINE A442
Après 11 participations aux 24 Heures du Mans entre 1963 et 1978, avec 55 voitures officielles engagées, ses 5 victoires au classement “Rendement Energétique” en 1964, 1966 et 1968, ainsi qu’à “l’Indice de Performance” en 1968 et 1969 et 7 victoires de classe, Alpine revient en endurance avec les barquettes A440 et A441. L’A441 commence à servir de voiture de test en version A441T au début de l’année 1975. Le but était en fait de préparer le moteur Turbo pour une nouvelle voiture sur laquelle le moteur développerait tout son potentiel : l’A442 dérivée assez étroitement de l’A441, les principales différences se trouvant dans l’empattement, la forme du saute vent et la capacité du réservoir poussée à 120L. L’Alpine A441T débute en course au Championnat du Monde des Voitures de Sport lors de la première manche européenne au Mugello avec Jean-Pierre Jabouille et Gérard Larrousse qui s’imposent tout simplement ! L’Alpine A442 arrive en course pour la première fois deux semaines plus tard, elle est confiée là aussi à Jabouille et Larrousse. La course s’arrêtera au bout de 67 tours sur un problème de pompe à essence.
24 HEURES DU MANS 1976 : PREMIÈRE DÉCEPTION
Une seule voiture est prévue pour les 24 Heures du Mans 1976 et elle sera confiée à Jean-Pierre Jabouille et Patrick Tambay, épaulés par José Dolhem. Jabouille se sent bien dans la voiture et le pilote-technicien va réussir à signer la pole en écrasant la concurrence. Son temps est de 3.33.1, la Porsche 936, en deuxième position, est à 7 secondes ! Porsche devient la première marque à faire gagner un moteur Turbo, Alpine est battu. Le choix d’Alpine de laisser le moteur en configuration sprint a porté ses fruits au niveau de la performance, mais la fiabilité doit être améliorée. La fiabilité n’est pas non plus au rendez-vous des courses suivantes de la saison qui se termine par une 2e place au championnat, derrière la Porsche 936 pourtant moins performante mais plus fiable !
24 HEURES DU MANS 1977 : TRIPLE ABANDONS
En 1977, Renault Sport prend possession de son usine à Dieppe, près de l’usine Alpine. Ce sera très utile car les débuts en F1 sont prévus pour l’été, et il faut donc deux équipes. Si le projet F1 est porteur d’espoir pour le futur, à court terme, c’est Le Mans qui reste l’objectif. Renault est plus présent, on parle désormais de Renault-Alpine, pas l’inverse. Trois voitures sont initialement prévues, la 7 pour Jaussaud et Tambay, la 8 pour Depailler et Laffite, la 9 pour Jabouille épaulé par Derek Bell. Une quatrième voiture va même être engagée, grâce au sponsor Bendix pour Oreca l’équipe d’Hugues de Chaunac. Si les Porsche sont désormais plus puissantes, les voitures jaune et noire sont les plus rapides. Avec 355 km/h dans les Hunaudières, leur pointe de vitesse est indéniable, la pole finit par leur revenir. La 7 abandonne à la surprise générale à la 14e heure sur rupture d’un piston. La 9 va la rejoindre à 8h du matin, alors qu’elle avait une belle avance en tête, c’est une nouvelle fois un piston qui est en cause. La 8 est donc la dernière rescapée et une nouvelle fois, le piston va lâcher, la voiture abandonne à la 22e heure.
24 HEURES DU MANS 1978 : LA CONSÉCRATION
L’année 1978 commence par des tests. En secret, l’équipe teste aussi une bulle, qualifiée en saute-vent.
L’avantage est réel : la traînée est diminuée, l’inconvénient est que le pilote doit travailler dans un espace beaucoup plus chaud. Les objectifs sont toujours les 24h du Mans, et désormais le programme F1. Pour le Mans, trois Alpine A442 sont présentées au pesage. En plus de celles-ci une toute nouvelle évolution, l’A443 est aussi amenée, comme une surprise, au Mans. Les choix sont faits pour ne pas mettre tous les œufs dans le même panier. Pignons de 5e, pression de turbo, aucune voiture n’a la même combinaison. La n°3 qui est une A442 “normale” emmenée par Jean-Pierre Jarier et Derek Bell abandonne à la 11e heure. L’A443, pourtant préservée est également contrainte à l’abandon, le moteur a lâché. La n°2 récupère donc la tête, elle a de l’avance sur la Porsche et il ne reste qu’à gérer. Jaussaud laisse Pironi enchaîner les relais vers la victoire si bien que Pironi devra être réanimé après l’arrivée avant de monter sur le podium.
Ce sera le clap de fin de l’aventure Renault-Alpine au Mans qui se tourne exclusivement vers la Formule 1. Alpine ne reviendra pas aux 24h du Mans de façon officielle avant 2013 avec l’A450 !