Classic Days : 60 ans de Nevers Magny-Cours – Tico Martini, un homme emblématique

Il était impossible de fêter les 60 ans du Circuit de Nevers Magny-Cours sans célébrer l’importance de Tico Martini ! L’histoire du circuit de Magny-Cours, créée par la famille Bernigaud, est indissociable de l’aventure de l’école Winfield. L’histoire de cette école est, elle, indissociable de Tico Martini, créateur et fabriquant des châssis Martini, qui ont fait briller tant de talents du sport automobile.
Découvrez ou redécouvrez l’histoire atypique de cet Italien venu à Magny-Cours révolutionner le sport automobile aux côtés des plus grands.
1960-1966 : TICO PILOTE-INSTRUCTEUR
En 1963, Jean Bernigaud et le magazine Sport-Auto parviennent à faire venir le cours Jim-Russell à Magny-Cours dans l’optique de développer un vivier de jeunes pilotes talentueux sur le circuit. Bill Knight rachète le nom et le droit de ce cours et en assure les financements. Il propose à Tico d’assurer la maintenance des monoplaces, les Lotus 18.
Tico devient par la suite directeur de l’école, administrativement et techniquement, que l’on appelle désormais « L’école Winfield », du nom de la société anglaise de Bill Knight, la « Winfield Motor Racing School Limited ».
1967-1972: TICO MARTINI CONSTRUCTEUR
Les problèmes financiers touchent également l’école. Les voitures sont trop fragiles et les pièces de rechange trop chères. Tico propose alors à ses deux associés, Mike et Richard, de réaliser lui-même les monoplaces destinées à l’école. Les deux frères acceptent et en 1967 naît la MW1 (Martini Winfield), très proche de la Brabham F3 et destinée à l’école de pilotage.
Dès 1970, 26 monoplaces sortent des ateliers de Magny-Cours et les bons résultats se succèdent pour Jacques Laffite avec deux victoires et une cinquième place au championnat Formule France. En 1972, le pétrolier B.P. créé l’écurie B.P. Racing Formule Renault. Jacques Laffite remporte le championnat avec une MK 8.
Avec la création de l’écurie B.P., Tico bascule dans le professionnalisme et propose à Jacques Laffite de devenir pilote-essayeur Martini.
1973-1977 : LA CONQUÊTE DE LA FORMULE 2
La saison 1975 fut l’année de consécration pour Jacques Laffite en tant que pilote et pour Tico Martini en tant que constructeur. L’image de marque de Tico augmente, renforcée par le monopole des Martini en Formule Renault et Renault Europe.
L’année 1977 est marquée par un coup d’éclat pour les Martini avec le titre de champion d’Europe pour René Arnoux au volant d’une MK 22.
1978-1984 : L’AVENTURE F1 ET LE RETOUR À LA F3
Pour Tico Martini, la F1 représente avant tout l’aboutissement de son activité dans le sport automobile. L’Italien garde la même marque de fabrique : une homogénéité dans le dessin, une esthétique très sobre, sans fioritures et un haut niveau de finition. Cependant, la capacité financière et le sponsoring sont trop faibles. La sagesse de Tico le conduit à arrêter la F1 et à retourner à l’école de pilotage Winfield, après six Grand Prix.
Les succès de « Martini-constructeur » continuent d’exister au fil des années. Plusieurs victoires en F3 sont à ajouter au palmarès de la société Automobiles Martini. Deux titres de Champion d’Europe sont décrochés par Alain Prost en 1979 en MK 27 et par Ivan Capelli cinq ans plus tard avec une MK 42. Alain Prost a permis de rebooster la marque, notamment par ses nombreuses victoires : sept en onze courses à bord d’une MK 27, mythique !
2004 À AUJOURD’HUI : LE RAPPROCHEMENT MARTINI-LIGIER
Début 2004, Guy Ligier a pris une participation significative dans la société Automobiles Martini, pour finir par une association officielle avec Tico Martini. Ainsi les deux entités, blasons du sport automobile français ont décidé de faire cause commune. Leur premier « bébé » fut une Ligier MK 84, une voiture de compétition destinée à l’initiation sportive et présentée au public lors du Mondial de l’Automobile 2004.
Aujourd’hui, Martini fait partie du groupe Ligier Automotive, basé sur le technopôle de Nevers Magny-Cours et propriété du passionné Jacques Nicolet.